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ღ ☾ Eugène et Huguette ... 6- Le secret... ☽ღ

 


 Le secret ...

Un sage de l'île leur proposa l'hospitalité, une jolie villa sulanienne simple et accueillante.
Un vrai cocon de douceur...

Les arbres et les fleurs exotiques sont en nombre dans de grands espaces jardinés avec passion.
On y ressent, un véritable bien-être.

Un lit douillet les attend, ils se couchent tous les deux et une envie de sommeil ne tarda pas à les envahir....
Allongés, côte à côte, en glissant, doucement, vers le pays des rêves, ils pensent à cette aventure au caractère nouveau pour eux...

-Huguette regarde, tendrement, celui qui fait partie de sa vie depuis tant d'années et pour lequel, ses sentiments, n'ont jamais faiblis.

Elle se blottit dans dans ses souvenirs, ça fait du bien de se remémorer les jolis moments d'une vie, de sa vie...  Elle repense, soudain,  à un moment lointain, un moment secret, un joli secret, mais, si amer pour son âme.
 
Elle n'y pensait plus depuis longtemps, un déni certainement , de plus, leur vie est tellement compliquée, que cela s'est déposé, sans bruit  dans la zone profonde et sombre  de son écrin à souvenirs...

La vie emballe parfois des paquets de souvenirs que l'on occulte, à force d'avancer ou pour son bien. Et le temps manque pour cela.  Il n'est pas bon de traîner ses douleurs au quotidien, cela empêche d'avancer dans ses projets et sa vie du présent et cela élime les ébauches du futur...

Il serait temps que je parle à Eugène de ce passé qui aurait pu changer nos vies à tous les deux pense-t-elle dans un léger frisson de culpabilité...

Comment ai-je pu délaisser un tel moment de mon existence?...

Avec ces quelque mots, je vous le délivre. 
- Il y a très longtemps, au temps de nos jeunes années à tous les deux, on pensait à notre avenir, on rêvait de plans futurs tous les deux, nos élucubrations... Tout cela est si loin et si présent, en même temps, le temps n'a pas flétri ces moments là, mais bien, abandonné d'autres en fait... 

Nos folles années, nos rires, nos larmes de joie, tout ce bonheur nouveau qui comblait nos vies à tous les deux. 

Un jour, sans un mot à mon Eugène, c'était un bel après-midi de la saison des Crocus,  je me suis rendue chez une amie, Violette Sacre, une amie de mon enfance.
On se confiait sur tout, on se donnait des conseils, on se racontait les petits secrets et on passait de longs moments à broder de jolies objets que l'on revendait pour les dons aux communautés dans le besoin.

 Violette n'était pas notre centre d'intérêts avec Eugène, on en parlait très peu... Il avait des amis de son côté et c'était de même pour lui ... 
On avait le culte du jardin secret, il avait le sien et moi, le mien. C'était parfait comme cela et sans encombre.

J'ignore le pourquoi de cette conversation étrange sur le besoin de materner. Comment ce sujet avait-il  été abordé.?..  Un sujet qui n'était point d'actualité et nullement, dans nos intentions immédiates...  
Je ne m'en rappelle plus, pourquoi?

Ce sujet  s'est glissé d'une façon si limpide, comme une évidence, dans notre conversation sans que je m'en rende compte. 
Le subconscient parle, seul,  parfois.

 Le sujet m'intriguait, de plus en plus, et j'écoutais avec enthousiasme, mon amieViolette qui  me raconta qu''un marais au fond de la forêt de notre zone batracienne, existait et se nommait, le marais des "Berceuses de Rosées". Cela faisait partie de ses souvenirs bien lointain, il lui était difficile d'en retrouver le chemin.

Violette avait l'envie en elle et elle me l'a communiquait malgré elle...

Pour la première fois de ma vie, le sujet  de la descendance se collait, comme une évidence,  à mon âme d'un mouvement doux et sans accroc.
Le temps me rappelait que le moment était arrivé, le moment de penser à céder mes valeurs à un être de mon sang et de celui de mon Eugène.

Une fée y vivote, continua Violette avec entrain, elle a une paire d'ailes, une robe fabriquée avec des pétales de roses me raconta-t-elle les yeux remplis de rêves et d'étoiles.
.
Elle était connue pour ses pouvoirs de fécondation.

J'étais intriguée par cette histoire d'une fée qui réalise les voeux de maternité, car c'est un processus, en général semé d'embuches, sans certitude d'y arriver, la nature est parfois terrible et sans pitié si un élément sombre s'en mêle. 
La Batracie est lieu de plénitude, mais la nature garde ses secrets et parfois, ils sont sombres et malheureux.
 Le processus de l'enfantement est un moment délicat et, si, certains éléments de la nature s'en mêlent, il devient très compliqué, voire impensable,  de trouver l'endroit sûr pour le mener à bien. 
C'est un processus, très, aléatoire si il n'est pas protégé et encadré. Des membres de la communauté, en parlait de ce marais, mais, c'était flou, il faut se rappeler, que ce n'était pas mon souci, récurant,  à l'époque.

Et si Violette disait vrai?
Pourquoi ne pas tenter cette expérience, avec un taux de réussite presque total,  pensai-je tout en écoutant Violette..
Mais ce n'est pas le moment, cela n'est pas prévu dans l'immédiat.

 Violette continuait l'histoire de cette fée.

 Cette histoire commençait à me titiller.
 Je l'écoutais encore et encore et un moment donné, l'envie me surpris, une appétence étrange me submergea, une sensation inconnue,  c'était le désir d'être mère. 

Cela devenait une évidence, au fil de nos pas,  en mon for intérieur, 
le moment était venu...
 L'envie était là... 
Il fallait tenter l'aventure.

Mais, tout cela s'enchaînait si vite, je ne voulu pas le temps d'attendre d'en discuter avec Eugène, et, me décida, égoïstement, de lui en faire la surprise. 

Je sais, cela peut sembler incorrect. Comme le dit l'expression, faire un enfant dans le dos, mais, je ne voyais pas les choses comme cela. 
Un déni, une folie que dire? 
J'ai omis d'en parler à la personne que j'aime le plus au monde.

En Batracie, notre race ne porte pas l'enfant en soi, on pond des oeufs qui sont déposés au fond d'un marais  dit "fécond", couchés sur des végétaux, fraîchement poussés, qui en tapissent le fond.  Quand le moment de la naissance arrive, on revient sur les lieux pour  assister à l'éclosion. 

 Cela dure 90 levers de soleil, le temps d'une saison florale,  temps de gestation pour que le petit se forme complètement à notre image.

Dans notre monde, les saisons et les ans ne sont pas comme dans les autres mondes.
Le temps se décompose selon les nouvelles fleurs créées lors des naissances des nouveaux êtres de notre grande communauté.

Les oeufs laissent de petites particules, des petits grains de pollen de notre organisme (Ce qui explique notre couleur chlorophyllienne). Ces petits grains se mélangent aux fleurs de la période en cours et et créent, de ce fait,  de nouvelles essences florales qui sont la base du calendrier des saisons.

Nos ans et nos saisons ne se ressemblent pas, tout est dans le renouveau.

Chaque jour, un nouveau nom, une nouvelle histoire. 
Les cycles des jours s'écoulent selon les cycles des lunes et des soleils, rien n'est établi dans l'absolu, le jour suivant appartient au futur et se vivra comme le dernier jour du passé avec de nouveaux éléments qui l'agrémente. 
Un notable, l'ancien de notre ethnie,  le note au lever du soleil dans de gros recueils,
 l,'histoire de la Batracie, tout y est conté, poétisé,  chanté et consigné.

On continua notre  route ensemble Violette et moi,  l'une et l'autre plongées dans ses pensées vagabondes. 

Se déroulaient autour de nous des paysages fleuris aux senteurs profondes, la tête, en apesanteur,  dans mes rêves,  je traçais le chemin en chantonnant dans ma tête quelques notes de mon enfance ...



... Petite tête folle,
Dont les épis dorés s'affolent...
Matin câlin.
Dansent au loin,
Les rosiers noirs du lutin!
Lutin Mutin!
Hop! Hop! Dansons!:..
Hop! Hop! A l'unisson rions...
Le Lutin Mutin n'est pas bien loin! ...
Sûrement endormi dans la botte de foin!...

(Les lutins Mutins... Extrait de la période des Anémones.)

Les lutins font partie de la tradition de notre peuple, ils auraient existés et d'après l'histoire, ils seraient encore de ce monde. Ils vivraient dans une région protégée, loin de nos contrées. Non pas par peur de nous, mais par timidité, tout simplement...

Huguette pense à ces lutins, ses amis de l'enfance, par la voix des chants.
  Il serait bien de voir si l'histoire dit vrai?
 Seraient-ils encore quelque part à se cacher de nous pour mieux nous surprendre par leurs malices,
 c'est possible...
 On verra cela plus tard ...
 Cela lui laisse un air heureux...
.
 
Une fois arrivées, on vit la fée*, elle s'appelait Rosée Delafleurdebach.
Elle était toute minuscule, elle volait de façon si délicate en laissant derrière elle, une traînée d'étoiles et de pétales de fleurs de la saison du moment, celle du *Crocus, essence de fleurs créés en cette époque relatée. Les fleurs sont respectées et considérées en tant que communauté,  à part entière,  dans notre monde de partage.

 (*La fée Rosée Delafleurdebach est leur reine.)

(*La majuscule pour le nom d'une fleur est un signe de respect envers elle.)

Elle se déposa délicatement sur ma main et me regarda d'une façon si amène, qu'une sensation, de bien-être,  jamais ressenti auparavant, cela m'inonda le corps et l'âme délicatement.



Qu'elle est belle!
Son joli nez en forme de trompette, comme un petit insecte prêt à butiner les roses de son délicieux jardinet aux mille couleurs.

L'air sentait bon les Crocus fraîchement éclos, l'ambiance était douce et m'enveloppait dans son manteau orné de perles de la rosée matinale.

Les senteurs s'élevaient dans les airs par millier, c'était indescriptible, cela embaumait mes sens les plus enfouis.

Le marais était recouvert de millier de pétales roses et blanches. Les effluves étaient douces et envoûtantes. C'était le genre d'endroit que, peu d'êtres,  pouvaient voir dans leur vie, le genre d'endroit où l'on a envie de rester, on a plus l'envie de quitter. Le désir d'y vivre l'éternité s'invitait , avec volupté en moi....

Mes souvenirs sont confus, il y manque des morceaux, certes peu importants, mais, ils manquent.
J'ai le souvenir d'un moment hors du temps, un bien-être, une sensation de rêverie.
J'ai le souvenir d'une senteur étrange, une senteur proche de la Bergamote, suave et piquante. J'ignore d'où provenait ce délice, un secret de la fée... C'est obsédant dans le souvenir.

La vie a bouclé les portes de mes souvenirs, le temps me manquait pour me reposer sur les voies de mes anciennes traces de route, le regard vers l'arrière n'était pas une option courante dans notre travail et de ce fait, j'ai occulté des détails, et des détails importants, comme cette histoire dont je dois en révéler l'existence à mon Eugène.

Je me raconte et je me souviens, je saute du coq à l'âne, drôle de sensation, une sensation heureuse.
L'envie de dire, l'envie de me souvenir, c'est euphorisant et déstabilisant, vu que je repense à un moment douloureux quelque part en soi... En moi...

A suivre...


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